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Eau de forage : un enjeu de santé publique et de sécurité sanitaire des aliments au Cameroun

Au Cameroun, l’accès à l’eau potable reste un défi pour de nombreuses populations. Pour pallier ce manque, les forages sont de plus en plus utilisés aussi bien par les ménages que par les exploitants agricoles, les unités de transformation agroalimentaire, les restaurants, les établissements de santé et les collectivités. Si cette solution offre un certain soulagement, elle n’est pas sans risque : la qualité de l’eau de forage doit impérativement être vérifiée avant toute utilisation, surtout en lien avec la consommation humaine ou la production alimentaire.

Eau de forage et sécurité sanitaire des aliments : un lien direct

  • La sécurité sanitaire des aliments (SSA), définie comme l’assurance que les aliments ne causeront pas de dommage au consommateur lorsqu’ils sont préparés et/ou consommés conformément à l’usage prévu, dépend étroitement de la qualité de l’eau utilisée tout au long de la chaîne alimentaire. Or, une eau de forage non contrôlée peut être une source majeure de contamination microbiologique ou chimique :Pour l’irrigation des cultures maraîchères,
  • Lors du nettoyage des matières premières (fruits, légumes, viandes),
  • Dans la transformation (jus, lait, sauces, etc.),
  • Ou encore pour le lavage des équipements et des mains dans les ateliers ou cuisines.

Des risques sanitaires réels et souvent invisibles

Une eau claire n’est pas nécessairement une eau potable. Elle peut contenir des contaminants comme Escherichia coli, des coliformes fécaux, des nitrates, du fer, du manganèse, ou encore des pesticides. Ces éléments peuvent entraîner des maladies d’origine hydrique (diarrhées, fièvres typhoïdes, choléra) ou des pathologies chroniques graves, affectant la santé humaine et la qualité des produits alimentaires.

Faire analyser son eau : un acte de prévention et de conformité

  • L’analyse de l’eau de forage est une démarche essentielle pour :
  • Garantir la santé des consommateurs et des travailleurs ;
  • Répondre aux exigences de qualité dans le secteur agroalimentaire ;
  • Prévenir les toxi-infections alimentaires ;

Se conformer aux normes nationales et internationales (OMS, Codex Alimentarius, normes camerounaises NC).

Le CTA-CAM, acteur clé de la sécurité sanitaire au Cameroun.

Le Centre Technique Agroalimentaire du Cameroun (CTA-CAM), basé à Douala, accompagne depuis plusieurs années les acteurs du secteur agroalimentaire et les particuliers dans l’amélioration de la qualité de l’eau utilisée pour la consommation ou la production. Son laboratoire moderne est habilité à réaliser :

  • ‌Des analyses physico-chimiques : pH, nitrates, conductivité, métaux lourds, etc.
  • ‌Des analyses microbiologiques : coliformes totaux, E. coli, streptocoques fécaux, germes pathogènes.

Le CTA-CAM fournit également des rapports d’analyse détaillés, une interprétation conforme aux normes en vigueur, et des recommandations pratiques pour le traitement ou l’amélioration de la qualité de l’eau.

Un engagement pour la santé publique et l’économie locale

Dans un contexte où la Sécurité Sanitaire des Aliments (SSA) est au cœur des enjeux de santé publique, de compétitivité des produits camerounais et de protection des consommateurs, le contrôle de l’eau de forage est plus qu’une précaution : c’est une nécessité. Il en va de la confiance du consommateur, de la performance des entreprises agroalimentaires, et de la prévention des crises sanitaires.

Prenez les devants. Faites analyser votre eau de forage avec le CTA-CAM. Pour une eau sûre, des aliments sains et une santé protégée.

Résumé des sanctions prévues dans la loi 2018/020 portant loi-cadre sur la securité sanitaire des aliments :

Sanctions administratives Prévues dans la LOI CADRE 2018/020 (Article 35) :

En cas de manquement aux obligations légales ou de danger grave, l’autorité compétente peut appliquer les sanctions suivantes :

  • Suspension ou retrait de l’enregistrement de l’entreprise ;
  • Saisie ou destruction de tout aliment ou matériel lié à une infraction ;
  • Suspension de l’agrément des laboratoires, équipements ou professionnels concernés ;
  • Fermeture temporaire de l’entreprise ;
  • Interdiction d’usage de certains équipements ou lieux de l’entreprise ;
  • Interdiction pour le responsable de participer à une autre entreprise alimentaire si une infraction a été commise.

Sanctions pénales (Article 36) :

En cas d’atteinte à la santé publique :

  • Peine de prison de 3 mois à 3 ans ;
  • Amende de 100 000 à 2 000 000 francs CFA.

Ces peines s’appliquent à :

  • Ceux qui mettent à disposition des aliments frelatés ;
  • Les agents qui confisquent des aliments sans justification légale ;
  • Les agents qui divulguent des informations confidentielles sans autorisation.

Lien de la loi 2018/020 portant loi-cadre sur la securité sanitaire des aliments : https://www.prc.cm/fr/actualites/actes/lois/3231-loi-n-2018-020-du-11-decembre-2018-portant-loi-cadre-sur-la-securite-sanitaire-des-aliments

Par TCHOUANGA KAMENI Francis

Directeur du Centre Technique de l’agroalimentaire du Cameroun (CTA-CAM)

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